L’objectif général de ce travail est d’étudier les relations de domination entre l’aristocratie, l’État et la paysannerie aux Ve et VIe siècles dans la Gaule méridionale. L’opinion courante dans l’historiographie affirme que la paysannerie de l’époque tardo-antique doit être perçue comme une classe soumise à une considérable exploitation (soit par le biais de l’impôt, soit moyennant la rente). En revanche, nous proposerons que la forte crise de l’ordre politique antique a donné lieu à une coexistence de processus divergents : la réaffirmation des relations de domination et même l’émergence de nouvelles (les «patrocinia», qu’on analysera en détail), mais aussi ‘’indépendance croissante des nombreux paysans. Ce qui a finalement prévalu, donnant lieu à une «société de base paysanne».